LE BANC DE SABLE EST MORT, VIVE LE BANC DE SABLE !

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Même sorti de l’eau on en prend plein les mirettes, l’enchaînement de sections mécaniques ou les séries de 10 vagues calées ça vous scotch sur place

La magie de l’éphémère sédimentaire, le bonheur temporaire et passager que nous offre nos tas de sable a une saveur toute particulière.  Le courant, les vents, la houle et les marées jouent avec les sédiments pour notre plus grand bonheur. Bien sûr les reefs ont l’avantage de la constance dans les vagues qu’ils proposent mais bien plus que cette assurance de scorer quand les paramètres définis sont réunis, le banc de sable nous offre le plaisir d’une observation de l’environnement de tous les instants. On en profite d’autant plus que l’on sait qu’il disparaîtra prochainement. On voit à longueur d’années les monticules de sable se former et se déformer, s’étendre et s’aplatir, les baïnes se creuser ou s’ensabler et ainsi va la vie me direz vous. Oui mais quand vous êtes dans le timing, les premières sessions sont souvent pour vous et quelques autres, avant que le temps faisant pour la dernière session un maximum de monde viennent célébrer sa mort. Avec une certaine tristesse et en même temps des souvenirs parfois intarissables !

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Ca passe à l’arrache mais ça passe et on la joue à fond parce que l’on ne la reverra peut-être pas de sitôt !

Si les bancs peuvent se fixer toujours à peu près à la même place, leur configuration est unique à chaque période. On attend parfois plusieurs années avant de retrouver un mois ou une saison faste sur l’un d’entre eux. Et on garde de vieux souvenirs sans nostalgie aucune, de séquences incroyables et uniques que l’on a parfois jamais revues …

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Rassurons nous quand même, des comme ça on en reverra très vite au moins cet hiver  !

Pour ne citer que son exemple mondialement connu et même si ce n’était pas un fait de la Nature, on a vu à Mundaka en 2005 le banc improductif pendant quelques saisons, je ne sais plus exactement combien. Le retour de la gauche magique qui a toujours beaucoup fait parlé d’elle a dû en exciter plus d’un en Euskadi ! Et l’hiver dernier la belle a offert à ses visiteurs de folles sessions. Mais quand ce n’est pas la main de l’homme qui pose problème, c’est Dame Nature qui nous apprend la patience et l’observation. La Gravière mondialement connu elle aussi n’est pas non plus bonne tous les ans et d’ailleurs le WT n’y à pas poser ses valises ces jours derniers…

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L’orgie de vagues ne nous donne pas d’indigestion alors allons y gaiement avant que le break se mette en sommeil !

Notre home break de Guidel-Plages n’échappe pas à la règle sous l’influence des conditions météos, des marées et des voyages sédimentaires générés par la puissante rivière La Laïta. L’extension du port de Guidel-Plages peut-il engendrer des modifications sur la trajectoire et le flux des sédiments et modifier durablement en bien ou en mal l’état des bancs de sable ? Peut-être aps ce n’est pas non plus une grosse Marina mais patience, seul l’avenir nous le dira…

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Une dernière pour la route dans la meute pour célébrer la fin avant que le tas de sable aille se promener…

Merci aux cruisers photographers, Thibault Gustin, Juju Le Prévost et Seb Le Quéré !

J’AI TESTE POUR VOUS LE DOWNWIND !

DSC_0585Rapport taille/poids impeccable pour ces véritables bêtes de course, je parle des planches bien sûr !!!

Un petit week-end en famille et entre amis dans le Finistère nord du côté de Penfoul m’a permis de tester pour vous le SUP Downwind sur un très joli parcours de 8 kilomères dans un dédalles de cailloux et d’îlots allant du célèbre bodyboard spot d’Anaëlle, en passant par Cros et l’île du Beck jusqu’au fin fond de l’Aber Benoît. La côte est très belle et bien découpée. Histoire de se distraire 5 minutes sur le chemin et de refaire mon retard sur Simon et Greg, on a même croisé un joli petit phoque en plein mois d’Août !

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Un joli parcours découverte avec quelques difficultés tout de même pour contourner Annaëlle sur le deuxième bord vent side et travers à la houle !

J’ai disposé d’une 12’6’’ Hobie de compétition appartenant à Greg mais après quelques difficultés pour gérer le début du parcours, Simon me prêta sa planche, un prototype ayant appartenu au célèbre Big Wave rider/Supeur Jamie Mitchell. Je me suis senti beaucoup plus à l’aise sur cette planche notamment en raison de son volume plus important.

Les conditions n’étaient pas parfaites pour surfer un maximum, le vent n’étant pas encore assez fort (tout juste 20 nœuds) et un peu trop ouest pour former de gros clapots. Après une partie du parcours difficile avec un vent de travers pas très confortable, il y avait tout de même de quoi s’entraîner pour Greg et Simon et découvrir le Downwind avec quelques sensations de glisse pour moi surtout à l’arrivée de l’entrée de l’Aber Benoît. J’arrive désormais à imaginer l’aspect ludique de cette discipline lorsque l’on surfe sur plusieurs dizaines voire centaines de mètres sur une mer bien formée.

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Voilà en quoi peut se transformer un bon Downwind hawaïen : une bonne session de Surf !

Cette discipline est également un complément intéressant de préparation physique pour le Surf. On est en position demi-fléchie tout le temps (très bon pour les cuisses et donc les carves puissants !) et je peux vous dire que mes voutes plantaires étaient bien chaudes du début à la fin tant l’aspect proprioceptif dans l’effort est important surtout sur un plan d’eau déglingué ! Un effort de ce type d’une heure à une allure plus ou moins soutenue est intéressant d’un point de vue PPG (Préparation Physique Générale). Ça vaut le coup de se trouver un bon parcours idéal pour les jours bien ventés avec une houle courte un peu trop foireuse pour le Surf. J’ai déjà des idées sur ce qu’il y aurait moyen de faire près de chez moi, manque plus que la planche et deux trois potes motivés ! Car il faut pratiquer plutôt en équipe pour des raisons de sécurité, d’émulation, d’amusement et de logistique puisqu’il vous faut souvent un véhicule au départ et un à l’arrivée.

Pour vous reparler de mon petit parcours découverte, j’ai aimé le premier bord pour rejoindre le large face à l’horizon et avec une houle d’un mètre sous la planche avec devant nous grand ouvert un océan désertique. Cela m’a rappelé les sorties en voile habitable et l’appel du grand large ! J’ai grandement apprécié de me retrouver dans cette ambiance haute mer au calme entre potes à la recherche de bumps pour allier glisse et fort sentiment de liberté à une époque où les spots sont de plus en plus encombrés. Et j’ai pu entrevoir les qualités de glisse de ces grandes planches de course planes et versatiles sur quelques séquences et surtout en observant Greg qui exploita avec toute sa technique les quelques bumps surfables. Il me donna de bons conseils pour améliorer mon coup de pagaie et pour anticiper au mieux les déformations du plan d’eau. Pas trop besoin de regarder derrière mais plutôt devant : Quand le nose commence à entrer dans l’eau on accélère et ça part au Surf ! Ça m’a clairement donné envie de réessayer sur des périodes de vent fort et de vagues moisies ou tout simplement pour surfer de longues ondulations les jours calmes dans l’entrée de la rivière La Laïta. Y’a moyen de faire presque la même qu’à Penfoul sur le montant … !

Et puis sais-t-on jamais peut-être qu’un jour moi aussi je me ferais un Radlico par 50 nœuds de vent !

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Radlico, c’est le nom du parcours de Downwind préféré des nord-finistériens en hommage à la célèbre course Hawaiienne. L’air de rien, un bon champs de mines à surfer en rade de Brest. Dixit Greg, la mer fume avec le vent violent qui fait voler les moutons ! Et “mèf” que votre board ne s’envole pas en cas de chute ! Bien Rad en tout cas !

Merci Greg et Simon pour cette sortie. Pour en savoir plus sur le SUP ou suivre les aventure de Greg cliquez ici : http://gregclosier.blogspot.fr/

VERS UNE DEMOCRATISATION DES SECRETS SPOTS

Surfing in Brittany, FrancePeut-être là-bas ? C’est peut-être trop haut ou peut-être trop bas, peut-être trop sud ou peut-être trop nord… En mode découverte on n’est jamais sûr de scorer. Attendons tout à l’heure… Photo : Kristen Pelou / www.kristenpelou.com

C’est l’hiver, les dépressions s’enchaînent et les sessions sur les « secrets spots aussi » ! Enfin pour ce qu’il reste de secret… C’est à la vue sur le réseau social Facebook d’une vidéo amateur d’une vague bien gardée par une poignée de surfeurs de la presqu’île de Crozon il y a 15 ans et très peu connue que l’idée de cet article m’est venue. Le partage d’infos sur les secrets devrait être encore aujourd’hui mérité et j’ai bien mal au cœur pour les quelques locaux de l’époque qui se partageaient le gâteau avec parfois quelques invités discrets. Même des camarades de Surf assez proches ne vous lâchent pas comme ça les conditions de fonctionnement de différents spots.  La confiance se gagne et se mérite notamment sur votre capacité à ne pas trop en dévoiler au reste du monde. Il faut donc chercher et c’est souvent un échange d’infos avec la condition d’une parole tenue. Certains s’échangent même des spots façon collectionneurs et dressent des cartes de Bretagne et d’ailleurs. D’autant plus que la rumeur rapporte que sur certains forums, certains, tout en planquant les infos susceptibles de “livrer” les spots confidentiels se constituent en loosedé une base de données bien fournie. De toute façon, celui qui ne connaît aucun secret à peu de  chance qu’on lui en montre, il lui faudra chercher d’autres lieux, observer et rencontrer au fil du temps d’autres itinérants. On ne prête qu’aux riches en Surf aussi !

0901Breizh665BZH no comment   Photo : Kristen Pelou / www.kristenpelou.com

Quand on voit aujourd’hui la foule sur certains spots peu connus il y a encore de cela 10 ans, on comprend bien qu’en changeant de siècle l’information a changé de vitesse de déplacement. On est passé au numérique, à l’internet qui se veut via facebook autant salvateur pour mener certaines actions (comme le dernier nettoyage de plage guidélois par exemple – merci Crousti flex !) que nuisible quant à la confidentialité et à l’entendement d’un esprit préservé sur certaines vagues bretonnes comme normandes, charentaises ou vendéennes je suppose… Parole d’un autre temps me direz-vous ? Peut-être. Sûrement. Je ne sais pas. Pas du tout. Une chose est sûre, l’envie de préserver, de protéger, pas seulement par pur égoïsme mais aussi par la quête d’un état d’esprit et d’une culture préservée, celle du Search comme dirait l’autre.  Il fût une époque où il était parfaitement impensable de partager des photos d’un secret spot sur un forum de partage de notre passion, notamment un que je parcoure depuis des années sans jamais vraiment y participer. Surtout par peur d’y passer trop de temps et de sans doute y raconter trop de conneries.  Autant se préserver un peu ! Les photos étaient parfois voir même bien souvent censurées (et le sont parfois encore) et les reports se limitaient aux « main breaks ».

SECRET SPOTMais revenons à notre définition du secret spot afin de poser les bases d’une réflexion globale sur cette question. Un Secret, c’est un spot que l’on ne trouve pas au bord d’une route mais plutôt desservi par un chemin de ronde, un sentier piéton ou à une certaine distance du bord par la mer sur de petits îlots ou autres  et peu ou pas visible de ladite route avec parfois un gros effort de marche à faire et éventuellement un accès dangereux (descente dans une crevasse de falaise,..). En Bretagne comme parfois ailleurs, secret rime souvent avec repli. En effet, moins les spots marchent souvent, plus ils sont capricieux et plus ils restent secrets longtemps, c’est-à-dire partagés par une petite minorité de surfeurs locaux ou initiés à la recherche de ce type de spots. On entend par là également une certaine qualité de vague. Vous l’aurez compris, pas la peine d’aller nommer secret spot une vague momolle qui déferle vers le large dans un gros backwash avec un vent side-on fort tout pourri…

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C’est bon la marche à pied relax après la découverte et des images plein la tête Photo : Kristen Pelou / www.kristenpelou.com

Alors entre en jeu votre expérience pour vous rendre sur une nouvelle vague précise dans son déferlement et bien gardée par quelques locaux à l’eau. Différentes situation s’offrent à vous :

–          Soit vous venez seul avec un mec du coin et vous rencontrez du monde direct. Si vous êtes relax et pas trop gourmand pas de problème, les mecs sont sympas.

–          Soit vous pointez seul ou à deux et là c’est un peu quitte ou double en fonction de l’humeur de chacun, du monde à l’eau,… Par exemple si c’est le meilleur jour et que d’autres sont en mission en même temps que vous les locaux vous laisseront peut-être les miettes… !

–          Soit les locaux sont au boulot où ils ont trop surfé les jours précédents. Bref, y’a personne, c’est portes ouvertes et vous avez le spot pour vous, le jackpot en quelque sorte !

–          Soit vous venez à trois ou quatre et ça peut vite chauffer avec quelques missiles anti-débarquement !

 Une chose est sûre quel que soit l’endroit où on débarque, une certaine humilité s’impose comme une évidence devant une vague (et ses surfeurs locaux) dont on a parfois entendu parler longtemps avant de la surfer pour la première fois. Ce sont souvent des moments magiques dont on se rappelle toute sa vie. D’autant que certains spots ne s’attrapent pas souvent… Le pic qui marche 2 ou 3 fois dans l’année avec des conditions très spéciales où il faut avoir tous les paramètres réunis pour scorer s’avère être un spot pas top la plupart du temps. Par contre, il peut dans certains cas avoir l’avantage de « marchouiller » lorsque rien d’autre ne fonctionne bien donc pas la peine d’en parler…

Comme tout le monde, avec un peu de temps et de gasoil à dépenser si on m’avait dit où ça se trouvait, j’y aurais très certainement traîné mes dérives … Les dizaines de spots surfés et croisés au prix de l’itinérance stratégique dans une vie de surfeur sont le fruit d’un investissement permanent pour découvrir de nouvelles vagues. (Nouvelles pour soi j’entends, la plupart sont en effet déjà surfées par d’autres) Aujourd’hui de nouveaux outils, de nouvelles manières de penser le Surf et de le pratiquer apparaissent. C’est un fait, à vous de vous en faire votre propre idée. Et avec l’avènement programmé des piscines à vagues, ma réflexion sur cette thématique risque de devenir complètement caduque ! A ce sujet, lisez l’ article très intéressant intitulé “Rage against the machines” sur www.surfeuropemag.com.0803Graciosa640

Juste derrière la colline ou après la première deuxième troisième ou quatrième pointe ? Photo : Kristen Pelou / www.kristenpelou.com

Dans une vie, on a naturellement toujours envie de voir plus loin et d’en savoir un peu plus ; où pas du tout, on peut aussi préférer surfer en bas de chez soi

DAN.B

Le moindre recoin, le moindre bout de caillou sur une photo est un indice exploité pour reconnaître un endroit. Là ça va c’est connu ! Photo : Emeric Kerlo / www.altered-vision.com

Le Surf Itinérant Stratégique : « A postériori et au-delà de la problématique évoquée dans cet ouvrage, il m’est possible d’envisager le Surf itinérant stratégique sous la forme de petits groupes de surfeurs, d’équipes mobiles et variables auxquels correspondent un système micro-social régit par un code de valeurs et de normes. Le retour à la Nature, le plaisir, la performance, l’indépendance comme la liberté sont ici des valeurs partagées. » Dan Billon, Mémoire de Sociologie,  « La pratique atypique du surfeur itinérant stratégique ; le cas brestois », Maîtrise STAPS UBO Brest /  2003)

Avec la contribution dans le texte de Kristen Pelou

LES GOUTS ET LES COULEURS A SUNSET COMME AILLEURS … !

Comparer des courbes taillées au rasoir en mode formule 1 avec des pops à tous les coins de vague style moto cross, ce n’est  tout simplement pas le même registre et cela n’est pas toujours destiné aux mêmes type de vagues.  Les aerialists n’ont qu’à bien se tenir, passé les deux mètres à part pour quelques dizaines d’extraterrestres, la vague impose à nouveau son rythme basique et sa logique, celle d’une glisse toute en courbes et de la meilleure trajectoire dans le barrel, ce qui n’occulte en rien, bien au contraire, la notion d’engagement et de radicalité. Il n’y a qu’à voir les performances lors du dernier Sunset Pro dans 4 à 5 mètres de vagues alternant parfois heavy sections à barrels,  faces massives et bumpy full carving pour réaliser que cette partie de la discipline a encore toute sa place dans les références surfistiques de tout un chacun. Point d’airs, point de rodéo, de kerrupt, slob, etc… Même John John s’est ouvert le genou en ratant sa réception dans une zone de la vague bien mouvante en tentant un alley oop de fin de vague. Kelly s’essaya également sur un air reverse sans succès dans le tumulte de l’inside bowl et plia les gaules après avoir pourtant scoré la vague la plus étonnante la veille (un gros tube en gauche à 20 secondes de la fin du heat… rappelons pour ceux qui ne connaissent pas que Sunset est un point break en droite) En passant quelques Heats Analyzer du jour précédent le pic de houle à nos élèves du Club, c’était assez marrant de constater qu’ils ne comprenaient pas où se situait le haut degré de performance. Ils s’ennuyaient presque alors que nous autres moniteurs étions en transe (j’exagère un peu … !) A côté de ça le moindre ollie pop, 360 ou petit air dans une vague de 1 à 2 pieds les font exultés ! Juste une histoire de goût ou certains n’ont peut-être pas encore la couleur pour décoder les sensations vues à l’écran. A Sunset c’est en effet un autre challenge, c’est le surf le plus basique, simple, puissant et engagé qui s’impose. Pas de fioritures mais tout de même quelques claims ! Certes dans l’inside on aimerait voir les planches se réduire un peu mais pour partir au fond rien de tel qu’un bon semi gun pour les gars qui allongent des bottoms puissants avant de tuber de temps en temps ou le plus souvent de lacérer la vague sous la lèvre ne pouvant pas trop la smasher au risque de se retrouver éjecté et laminé 3 mètres plus bas !
Sur le même sujet c’était à la fois étonnant et satisfaisant de voir dans un interview (surfeuropemag.com) de Marc Lacomare à quel point il estimait le power surfing lui qui excelle dans les airs. Est-ce une affaire de goûts ou de mode pour surfer en conformité avec les attentes du moment ? Une chose est sûre les petites vagues tricky sont plus fréquentes un peu partout dans le monde que les boulevards de J-Bay… Et les surfeurs développent forcément souvent un répertoire en concordance avec le type de conditions dans lesquelles ils surfent le plus souvent. Je porte là juste un avis sur la question sans aucun jugement. Personnellement, je crois que tout me fait envie dans le surf et les gars les plus complets sont ceux que j’admire le plus. Dorian, Slater, Andy
Pour exemple, depuis quelques temps, la mode du roundhouse cut-back 90’s a laissé la place à de gros carves puissants mais moins bouclés, plus agressifs et proche de la rupture mais moins fluides sans doute que les 8 enchaînés de la génération Momentum, Rob, Taylor, Kelly and co… Ils en avaient fait merveille dès le milieu des 90’s. Autre exemple, le blow the tail à un petit peu soufflé la place au off the lip dans les milliers de clip Surf sur le net. Si tu ne fais pas déraper tes dérives aujourd’hui t’es hasbeen ! Enfin, le air reverse à toutes les sauces envahit les spots. Jusqu’à l’écœurement pour ma part. En effet, je préfère voir un fly grab par-dessus une section et ensuite un air reverse, bref pourquoi pas des airs mais avec plus de variété. Dans ce registre, JJF, Julian, Medina et Toledo me semblent être les boss du moment. Comme un trick sur un trottoir, la répétition à l’infini sur une « section tremplin » idéale d’un spot calé permet cet apprentissage oubliant et effaçant parfois le rythme du déferlement de la vague. Il n’est plus là question de faire la vague mais bien d’exécuter le move de l’année ! Fort heureusement pour tous les amoureux de la glisse, si l’on observe le style de surf du Champion du monde 2012, Joël Parkinson, ou de notre Florès national, le « power surfing » et la glisse ne sont pas morts loin sans faut, mais ils se destinent à des vagues parfaites d’un minimum de taille.
Reparlons ici de Jérémy : Il s’est procuré pour ses entraînements quotidiens une rampe de skate avec un bac à mousse expliquant qu’il devait à tout prix étoffer son répertoire de manœuvres aériennes pour se donner le maximum de chance dans la quête du graal. En effet, John John, Medina, Kerr, Julian ou Toledo ont quelques kilomètres d’avance dans ce domaine. Cela pourrait donc lui servir sur certaines étapes du World Tour afin de gagner en régularité dans ses résultats. On peut penser que c’est un choix légitime de compétiteur mais que ce n’est donc pas que par pur plaisir que certains s’envoient en l’air ! Cela sent un peu le conformisme à l’image des airs reverse à répétition, aseptisés et sans saveur de Jadson André, une injure à la vague ! Je me fais ici l’avocat du diable pour poser la question de la mode et des époques dans les boardsports. En skate idem. Certains ont remis au goût du jour les vieilles Powell à grosses roues privilégiant la vitesse et le style aux techniques flippy tricks bien que là encore certains sont capables de tout ! Adaptez vos boards et vos envies aux vagues que vous avez sous le pied est sans doute la clé d’un surf fun, joli, varié, agréable et efficace !
Bonne réflexion à vous, la nuit vous éclairera !

PECKING ORDER OU KERMESSE GEANTE ?!

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Tintin “Paxti” Voisin est un local guidélois exilé au Pays Basque depuis quelques années. Il a bien choisi son week-end pour revenir faire un tour à la maison ! En mode late sur cette vague où sa planche finira malheureusement en deux … Merci Le Pape pour cette petite pause Pascal ! Et de une vague à deux …

Ça paraît totalement grégaire vu de l’extérieur mais pour tout surfeur expérimenté ça tombe sous le sens. Quand vous vous pointez aux Berniques en la présence de Yann « Bobnick » Laudrin, notre « vieux » local de 54 ans, vous  ne vous mettez pas à sa droite et vous attendez votre tour en tapant la causette. Si vous avez très faim ou que vous êtes pressé, vous attendez comme les plus jeunes à l’inside pour consommer un maximum de bouts et améliorer vos tricks. Si vous voulez la bombe, il va falloir attendre comme à la boucherie. Si c’est samedi ou dimanche matin, alors pas de bol ! Ticket n° ?

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Tour de chauffe le week-end précédent pour de (trop?) nombreux visiteurs. Conditions velues mais loin d’être parfaites.

La fréquence de pratique sur un même spot, l’ancienneté sur ce même spot et, en partie, votre niveau vous donne un certain ordre de passage informel lorsque le peak est clairement défini. En général, si ça tourne bien l’ambiance est au beau fixe et chacun trouve sa place. Même assez nombreux on peut alors passer un très bon moment ! Mais, de temps en temps, un écart de comportement d’un gus qui revient un peu trop vite à l’intérieur peu semer le trouble au line-up. Cela peut alors se transformer en un véritable champ de bataille ouvert à l’opportunisme et au culot mais aussi (très rarement) à de vilaines empoignades.

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So clean ! but so crowded… une petite trentaine de gars tout de même à l’heure de pointe.

Heureusement, Guidel c’est un peu le pays des Bisounours ! En effet, nous ne sommes « envahis » que très occasionnellement, c’est-à-dire  quand la droite des Kaolins marche et que les prévisions permettent de le voir comme le nez au milieu de la figure. Les Guidélois prennent alors le parti d’être accueillant même pour des hordes de bodyboarders nord-finistériens débarqués en minibus. Certes avec quelques regrets tout de même et une certaine aigreur… Cette pointe d’ironie n’est pas sans rappeler la dangerosité de cette vague qui peut faire mal. Cela fait référence à une notion essentielle en surf : l’humilité. Et quand j’y repense, voir tous ces gars, ou plutôt presque tous, dont l’engagement allongé sur cette vague est tout relatif, se manger le drop ou la section ne laissant pas d’autres choix que d’attendre que ça se passe, ça désespère… Le père Phil Le Léannec a d’ailleurs fini par braquer en toute légitimité certains « petits mal élevés » ? Pas un « Bonjour » pour le tiers des présents à l’eau, inside automatique pour 8 gars sur 10, et souvent pas les meilleurs riders, qui, quant à eux, (Mamaz, Alan ou Davo) prendront allongés celles que l’on refuse debout? ! Pour clore le spectacle, lors du lundi de Pâques, deux jours après la fiesta du deuxième samedi épique, deux minibus du Sud-Ouest sur le retour de l’étape brestoise de la coupe de France de bodyboard, se sont arrêtés le temps d’une après-midi et d’une petite mise à l’eau tant les photos du samedi les avaient faits rêver. «  Bad time, right place ! » pourrait-on dire ! Quand on voyage, ne serait-ce qu’un peu, on apprend vite que ce genre de choses est à éviter même chez les « ploucs du Far West » ! Et malheureusement, il n’y a souvent que les intimidations qui calment les parvenus ? Être trop gentil ça ne récompense pas toujours. Triste réalité ?

Au bowl des locaux de La Santa à Lanzarote comme sur d’autres spots bien gardés des Canaries – dixit Phil Le Léannec -, ne pensez même pas mettre un pied dans l’eau sous peine de vous faire sortir manu militari. Plus proche de nous, c’est aussi vrai sur quelques spots finistériens. Je me souviens, par exemple, de cette session avortée lors d’une de nos nombreuses vadrouilles brestoises avec Dom Gajan. C’était il y a une quinzaine d’années sur une vague de repli peu connue de la presqu’île de Crozon. Nous n’avions pas pris une vague sur ce spot facile mais à la zone de take-off très très étroite. Les sets étaient bien espacés et deux spécimens était systématiquement sur le caillou. Et il ne nous donnait pas trop envie d’essayer ? Comme on n’allait pas non plus racler les moules pour en prendre une, on a finalement tracé la route sur un autre break  ?

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“Youpie trop cool tu me la laisses ?!”

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Allez encore une petite pour la route … En même temps à deux par vague y’en aura pour tout le monde !

D’autres destinations bretonnes sont bien plus accueillantes ! Je me rappelle par exemple de ce débarquement finistérien filmé au Cap Fréhel (désormais mondialement connu sur la toile) et posté sur un réseau social bien connu dès le lendemain. Et ce, sans une vague d’un local ou un mot en guise de remerciement. Une mission pas des plus inaperçue et quelque peu hégémonique ? Un ancien du Cap F. et ami a eu le sentiment d’assister à une vaste mascarade organisée. De mon point de vue en tout cas, c’est une façon de faire parmi d’autres mais pas la plus élégante ! Alors peut-on dire qu’ils sont là-bas comme chez nous Guidélois, bien gentils et accueillants ?! Tout dépend sans doute du type de visiteurs. En effet, il y a une dizaine d’années, de vives tensions agitaient le secteur entre 22 et 35. Et sur la route du CF, on peut encore lire un tag rebelle d’époque « locals only ». Chaud ! Plus à l’ouest sur la côte nord, ce fût parfois polémique entre 22 de Perros et 29 de Locquirec mais rien de bien grave finalement ?  Sinon c’est toujours plus relax de se faire des petits rendez-vous détendus en semaine à deux ou trois riders. C’est aussi pourquoi je ne bouge que très rarement sur les week-ends. Autant laisser les actifs et autres groms profiter de leur samedi-dimanche entre locaux. Y’a déjà assez de monde comme ça dans les quartiers. Il ne me reste qu’un seul conseil à vous donner : ne débarquez pas sur une pointe ou un peak calé à 8 ou 10 c’est juste vilain. En groupe optez pour un Goulien magique, Un « Peinard » Malo du côté de Guidel, Tréguennec ou Plovan chez les Bigoudens ou la Baie des Trépassés dans le brouillard au mois de Janvier !

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Personne à l’intérieur sur celle là ? Faut juste vouloir finir coller au fond

Et finalement cela semble être la logique à peu près partout dans le monde même si les nouveaux venus voient ça comme une forme d’appropriation injustifiée d’un territoire. Pourtant, bien souvent ce localisme, lorsqu’il reste pacifique, régule la pratique et permet à chacun de s’exprimer à son niveau.  Dans tous les endroits où les locaux sont habitués à recevoir, le comité d’accueil est de rigueur et suivant les circonstances et la fréquentation du spot, il faut parfois attendre longtemps avant d’en toucher une belle ? A Bali, sur Bingin ou Padang, quand les locaux sont là, ils ne vous laissent que les miettes à coup sûr sans la moindre compassion.

C’est un sujet difficile et délicat qui prête à controverse que j’ai choisi de traiter dans cet article.  Mon but n’est pas de réveiller de vieilles querelles mais plutôt de vous faire partager quelques « anecdotes bretonnes » et de sensibiliser les plus novices d’entre vous aux notions qui peuvent vous sembler antinomiques telles que partage des vagues et appropriation d’un territoire. Notion avec lesquelles il vous faudra assez vite composer à l’eau !

Et à Guidel, y’a du monde mais c’est plutôt peinard. Pourvu que ça dure !

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Phil “Le Père” Le Leannec dans ses oeuvres, doyen du spot. Avec ce monde, il aura mis du temps à en trouver deux trois bonnes, mais il sort toujours du barrel avec le smile !

Le nom de Phil revient souvent dans mon article parce qu’au-delà de l’amitié, la notion de respect des plus âgés qui vous ont ouvert la voie est à mon sens essentielle. Ce n’est pas qu’une question de niveau technique mais aussi d’engagement dans la pratique au fil du temps et d’une certaine idée de l’ambiance et du respect à l’eau. Cacedédi le Père Léannec !

Crédit photos : Thanks to Fab “Crousti Ouioui” Le Bigot de Cornflex.fr

ESCLAVE DU SURF

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Mais que se cache-t-il derrière la montagne ? Tant pis pour les ampoules au pieds, allons voir plus loin si y’a pas un bout de vague !

Cet article traînait dans mes dossiers depuis quelques temps et c’est finalement au terme d’une semaine sans surf, forcé de rester au chaud bloqué par une petite grippe les batteries à plat, que j’ai finalement décidé de le publier tant il est vrai qu’une période sans surf laisse tout de même un peu de vide dans notre vie. Cela permet alors de  de réfléchir deux minutes au temps englouti par cette passion dévorante mais enrichissante et positive bien sûr !

Et vous ? Etes-vous complètement « surf addict » genre « surf or die »? Que faites-vous après le surf ? Une ballade sur les surfs spots du net ?

Décrochez-vous des prévisions et de la plage ? Partez-vous en vacances vers des destinations sans vagues ? Etes-vous en dépression lorsque le flat s’installe plus de trois jours ?

Snobez-vous des sessions médiocres pour aller faire autre chose ? Surfez-vous même les moindres ridules dégueulantes ? Utilisez-vous un Sup pour rider les vagues d’une trop petite taille ? Restez-vous aimable après une semaine sans surf ?

En ce qui me concerne, pas le temps de faire grand-chose si ce n’est de m’occuper pour mon plus grand plaisir de mes deux petits ! Donc à moins d’un flat d’une bonne quinzaine où on peut souffler et penser à autre chose, je me sens pour le moins asservi à cette passion obsessionnelle qui renvoie heureusement tant de plaisir et d’énergie positive !

Les prèvs, l’annuaire des marées, le check en live des conditions d’en face matin, midi et soir, la prochaine sess et le réveil aux aurores parfois pour rien, les prochaines boards, la board du moment (ma 5’11” Cabianca DFK!!!) , le prochain trip, la quête d’une vague secrète, ? je suis comme une éponge et je m’absorbe de surf, je m’abreuve de site d’infos, des lives du CT, de récit de voyages, de discussions de parking aussi… !!! Je suis, également comme beaucoup d’autres, aliéné par l’envie de perfectionner mes moves, de toujours prendre une meilleure vague et de tout simplement profiter de bons moments avec mes potes tel un épicurien des temps modernes. Lors de cette longue période hivernale, je me lève le matin, je scrute les vagues depuis la terrasse. Si c’est dingue je trace sinon je prends mon petit déj puis j’observe si le vent se lève sur le plan d’eau et je check si y’a de bonnes séries à passer sur l’embouchure ou middles bank. C’est le guidel beach lifestyle ! Peu de jours parfaits de surf dans l’année mais de très nombreuses sessions ici ou ailleurs. Quiberon et les spots du Finistère sont à 50  minutes de part et d’autres du quartier donc quand y’en a plus y’en a encore. Toujours de quoi prétexter une mise à l’eau. La nouvelle planche à tester, la sécrétion d’endorphines pour se déstresser, le petit training pour la compet du week-end, la troisième sess de la journée parce que c’est bon et qu’il ne faut pas en louper une miette,  le collègue qui vous débauche pour remettre une couche, ? Si Madame et mes petits n’étaient pas là pour me relâcher un peu l’esprit je finirais peut-être très mal ?

Mais je vous rassure, comme vous peut-être, j’aime bricoler ou jardiner peinard à la maison quand j’en peux plus d’enchaîner des sessions dans des vagues médiocres cuit par le soleil et les yeux rouges brûlés. Ainsi, les nombreuses heures passées sur la plage pour le boulot ont complètement banalisé des instants qui restent juste magique. Et le soir venu, il m’est encore possible de me fondre dans une ambiance surfing lors des trainings de Jérôme dans la salle du club avec le team!

A la lecture de ces quelques lignes vous devez vraiment vous demander si le vent iodé, le soleil et les averses n’ont pas eu raison de mon corps et de mon esprit ! Et vous, êtes-vous addict ? Posez-vous quand même la question et si oui pas la peine d’aller voir un psy !

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Ces lignes hantent notre esprit jour et nuit, c’est le fil conducteur de notre existence vivant toujours dans l’espoir de la prochaine houle parfaite. C’est juste magnifique, juste magique !

MAGIC MIRROR

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So nice … so glassy …Photo : Seb L

Alors que tout bon windsurfer qui se respecte chasse les gros coups de vent et les plans d’eau défoncés, le surfeur aime plus généralement la pétole !

Rien de plus classe qu’un plan d’eau miroir où seul le bruit des sets qui se brisent vient animer  le plan d’eau. Habitant une région particulièrement venté, c’est d’autant plus jouissif de voir des vagues « glassy » déroulées tandis qu’en Californie, région bien connue pour ces ambiances « dead glass », les jours avec un peu de vent les line-up comme Trestles sont paraît-il quasi déserts ? En Bretagne si on était aussi sélectif c’est bien simple on ne surferait plus  ? !

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Le mirroir permet aussi un maximum de précision dans les trajectoires. On est tellement habitué à jouer dans les bumps en Bretagne ! Photo : Juju Le Prevost

Personnellement , je savoure plus que toutes les autres, ces sessions sur un bon reef ou un banc de sable parfait quand il n’y a pas un brin de vent et que le paysage se reflète tel un miroir sur l’eau. Ce genre de jours-là, vous n’êtes pas souvent tout seul avec deux-trois potes à déguster. Quoique quand ça congèle en semaine au c?ur de l’hiver ça peut vous arriver ? Et quand le timing se présente à vous, vous vous en souvenez pour quelques temps !

De retour sur le sable, j’aime contempler le spectacle pendant de longues minutes à la vue de ce calme ambiant et de ces vagues d’une parfaite texture. Les vagues passent mais le temps s’arrête jusqu’à ce que le vent ou la nuit ne viennent à nouveau perturber cette quiétude.

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La gauche de la pointe a merveilleusement bien fonctionné cet automne à des tailles variables. Les jolis petits jours glassy sur un tel banc de sable vous garantissent de bons souvenirs. Il s’est un peu éteint depuis mais bien heureusement d’autres se sont réveillés … ! Photo: Seb L

Merci à Seb Le Quéré et Julien Le Prevost pour leur clichés. N’hésitez pas à suivre leurs aventures photos dans mes liens de la page d’acceuil si ce n’est pas déjà fait !

STYLISH LONGBOARDERS

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Pour moi le Longboard a toujours été synonyme de glisse, de vagues longues, pas bien grosses mais pas forcément molles et de bottom à rallonges, de switch ,de bodyvarial, de dropknee turn et avant tout  de hang ten et de hang five. Le longboard moderne de compétition ne m’inspire vraiment rien du tout même si de très bons surfeurs le pratique et en tire un maximum de profit et de plaisir ce que je peux comprendre et respecte tout à fait.

Drôle de hasard, dans l’actu de ces derniers jours, on peut noter l’organisation du Joël Tudor Duct Tape Invitational  sur la plage de la Côte des Basques à Biarritz. Le Duct Tape est un format de compétition original qui impose de surfer une grande planche avec du volume en single fin et sans leash comme dans les sixties. Ce contest valorise essentiellement le surf old school. Si ce type de « démo » existe sous l’impulsion d’un rider authentique, c’est sans doute parce que le Longboard moderne proposé aujourd’hui sur le circuit fédéral ou ASP ne déchaîne pas les passions. Peut-être un retour aux sources?

Depuis bientôt 20 ans je côtoie sur les spots de Guidel-Plages le stylé longboardeur Gwenn Cristien qui incarne pour moi parfaitement le rétro surfeur puriste aux milles et une planches de salon. Une collection presque rare imbibée de surf culture et d’histoire. Une certaine idée de la glisse en ressort à l’état pur et originel en toute symbiose avec la vague et l’environnement naturel loin des piscines à vague. De cette glisse et de cette harmonie se dégage un silence précieux, comme une douce méditation pacifique. Et dans l’eau Gwenn passe des heures à jouer  avec l’apesanteur sur le nose dans un surf qui illumine les plus petites vagues « dead glass ». La Falaise (à Guidel Beach in the Breizh California entre Loriengeles et Quimpersisco !) est un spot souvent adapté à ce genre de troncs… Dans l’eau, pas un mot de travers mais une correction et un respect des autres surfeurs qui ne l’empêche pas de se gaver de vagues sans que les shortboardeurs en souffrent pour autant. Bien des gars en Longboard feraient bien de s’en inspirer? Une bombe puis trois petites intermédiaires puis enfin deux sets plus tard une autre bombe?

Gwenn Cristien est donc de cette famille de longboardeurs soul surfeurs cultivés et discrets, qu’on apprécierait parfois entendre plus tant sa légitimité historique dans le Longboard local est inébranlable.

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Tout cela ne l’empêche pas d’avoir pratiqué et de pratiquer encore parfois en compétition mais l’orientation moderne prise par le longboard ne l’inspire pas vraiment. Trop de place laissée au « surf radical sur le tail ». Si Gwenn ne s’est jamais investi bénévolement ou professionnellement pour transmettre son savoir auprès des plus jeunes, il n’en reste pas moins un des plus anciens et fidèles licenciés de la West Surf Association. Toujours dans cette approche conviviale et culturelle, il n’hésite pas à porter régulièrement les couleurs de son Surf Club de toujours créé à Larmor-Plage en 1986 dans l’idée que la préservation culturelle de notre activité et de son mode de vie passe aussi par l’esprit dans l’eau véhiculé aux jeunes générations et à la vie sur le parking !

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Cette pratique du surf est donc essentiellement orientée sur les notions de style et de grâce sans fioritures, ni man?uvres très radicales. Juste une planche rétro en single pour des noses interminables et des drops knee cut back d’école tout en appuis mais également en légèreté. Et à l’occasion il se met une sess en mini simmons.

J’ai rencontré dernièrement au pays basque le shapeur Californien de Gato Heroi. Il s’inscrit dans cette même lignée. Pour lui le surf de compétition est même une véritable mascarade organisée où l’obsession de radicalité en devient de ridicules singeries. Il préfère se nourrir de cassettes VHS des 60’s 70’s et shaper des troncs avec très peu de rockers ,des rails pleins et sans plug de leash. De vrais ?uvres d’art qui cultivent style, lenteur et grâce de la gestuelle. Pour ce shapeur illuminé, le surf se résume à une glisse épuré où chaque surfeur s’exprime au travers de son univers  singulier sans tenter de répéter les gestes de qui que ce soit. Le moins de mouvements parasites, une utilisation adéquate des appuis et de l’inertie de la planche, un point c’est tout.

Sans prendre parti, bien au contraire, on peut penser que comme dans la vie la diversité est une richesse dont on ne peut se passer.

Personnellement, je suis parfois obtu dans ma pratique quasi exclusive (bien que de moins en moins) du shortboard truster classique mais je trouve qu’il est important d’être capable de s’adapter à toutes sortes d’engins pour nos savoirs techniques comme pour la transmission de notre culture. Plus adepte de rétro fish que de longboard, il m’arrive tout de même de temps en temps de surfer quelques vagues down the line sur un 9’4 ?’.

Ça n’est jamais que mon point de vue de passionné un peu tranché mais j’ai créé ce blog aussi pour vous faire partager toute ma vision du surf et de la glisse en général. Et d’une autre manière c’est une forme de dédicace pour un rider emblématique de la côte lorientaise dont le calme et la sérénité sur les spots ne font pas de mal, bien au contraire !

LA TRANSMISSION DES SAVOIRS INFORMELS DANS LES SPORTS “SAUVAGES”

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A l’époque, pas de formalisation des apprentissages, juste quelques conseils de potes et beaucoup d’observation des meilleurs gars du coin à l’eau et juste quelques visionnages de bonnes vieilles cassettes VHS. Pour moi ce fût d’abord le skate sur un bon trottoir pourri dans mon village de Guidel. Pas une courbe à l?horizon malheureusement? La capacité à faire un ollie ou un slide sur un banc inridable ou un trottoir en granit sans rider modèle nous compliquait énormément la tâche et engendrait une progression relativement lente et laborieuse pour notre crew de skaters. Cette évolution dans la pratique n’en était pas moins stylée et passionnante. C’était l’expression d’une liberté totale qui tend parfois à s’estomper avec l’augmentation de la population et la programmation de séances d’entraînement à heures fixes comme dans les autres sports traditionnels. Mais il reste que pour l’éternité, tous ces savoirs informels qui se transmettent et participe toujours à  une dimension très intéressante de l’apprentissage. De père en fils ou entre frère et soeur, de pote en pote, c’est le petit conseil, la petite technique, le petit déclic, le petit plus qui aide à passer la barre, à rentrer le move, en plus d’un matériel plus adapté et évolutif? Cette transmission informelle cela peut être par exemple l’art et la manière de se mettre à l’eau sur certains spots. C’est aussi le mimétisme dans l’exécution de certaines man?uvres ou le « bon geste » pour une qualité de waxage optimale, ?

Dans la formalisation de l’apprentissage engendrée par l’explosion des écoles de surf, le step by step gomme au plus vite les moindres défauts. Moins de charme sans doute mais tellement efficace. En Bretagne, il n’y avait qu’à observer au dernier championnat régional espoirs 2011 les purs produits des clubs et écoles de surf ou de fils de surfeurs pour constater à âge égal l’évolution fracassante du niveau local. Des petits gars équipés de shortboards miniatures récitant leurs leçons et proposant des enchaînements de trajectoires  d’une maturité étonnante. Est-ce uniquement l’avantage d’un âge précoce auquel ont démarré ces jeunes pousses qui leur donne du niveau ou plutôt l’environnement de l’apprentissage au travers de l’encadrement qui démultiplie l’expression du potentiel de chaque jeune surfeur ? Après, n’oublions pas que les vagues surfées y seront aussi beaucoup pour quelque chose dans le type de surf que vous allez développer. Sur certains spots world class mécaniques, certains locaux affinent les performances des générations précédentes et atteignent un niveau très élevé. Une fois sortis de leur quartier c’est souvent beaucoup plus difficile pour eux de s’adapter à toutes les conditions quand ils n’ont jamais rien expérimenter de très différent.

Thème passionnant, mais il faudrait sans doute quelques années d’études sociologiques pour répondre à cette question complexe sur les savoirs informels et la formalisation des apprentissages dans la pratique des sports de glisse auto-organisés. Si les techniques d’apprentissage ont évolué et si l’internet a fait exploser l’offre d’images à enregistrer en mémoire, l’exemple de l’autorégulation informelle des pratiquants sur les spots surchargés montre encore que les savoirs informels sont toujours bien présents dans la manière que l’on a d’apprendre des techniques. Par exemple, sur un spot que vous ne connaissez pas vous allez observer la mise à l’eau des locaux, leur placement et leurs trajectoires pour tirer le meilleur parti de votre session?

Quel est le poids de ce que l’on peut apprendre de manière informelle dans nos réalisations techniques ? Vaste question, je vous laisse méditer !

Mais pourvu que le plaisir passe avant tout et reste intact ?

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DREAM, PLEASURE, AND SURFING LIFE

On est de plus en plus nombreux sur cette planète à parler surf, vivre surf, rêver surf, voyager surf et surfer tout court. Le surf, on le vit, on le transpire, on le respire. Il nous imprègne. C’est à la fois un loisir, une passion, un sport, un art de vivre, une hygiène de vie. Allez j’en fais des tonnes mais quand on y regarde de près y’a quand même un peu de vrai.

Plus on surfe et plus on surfe. Y’a du vent, d’où ça? modéré, side on. Il va tomber? peut-être. Elle est haute à quelle heure? vers 15h je crois. Il fait jour à quelle heure? 6heures. La bonne marée pour le banc? middle. Le pic de houle? cette nuit………………………………………………………… Et elles reviennent en boucle jour près jour voir même bien plus. Je devais faire mes courses, y’a une bonne sess tant pis je les ferai demain, etc…

Petite parenthèse, prenez aussi le temps de penser à tous les surfeurs de votre entourage du débutant au confirmé : frères, soeurs, cousins cousines, père, mère, voisins, collègues, copains de classe, de promo, … Y’en a partout.  Je ne sais pas pour vous mais en ce qui me concerne même si mes parents ne surfent pas, pour le reste ça fait vraiment du monde et je vous parle même pas de mes élèves ! Ouah, même le dentiste, le prof de SVT, de math, l’opticien, le notaire, le plombier, ils surfent ! La surf culture se développe chaque jour un peu plus et la pyramide des pratiquants s’agrandie et s’élargie. Il y a 15 ans cela aurait été de la pure fiction en Bretagne.

Voilà pour illustrer tout ça un petit film du cousin de ma surfeuse de femme, surfeur lui-même de son état. J‘aime cette façon imagée d’illustrer sa découverte du surf et l’impact que toute ces images peuvent avoir dans notre esprit pour former notre représentation de cette activité magique. Mags, vidéos mais aussi et surtout certains instants vécus et gravés dans notre mémoire : des sessions mémorables mais aussi des instants de parking, des vadrouilles, des line-up et des ambiances sauvages. Bref, une vie de surfeur parmi d’autres.

Et le surf semble pouvoir se glisser partout et pourquoi pas dans le design.

Cacedédi Félix

Pour les jeunes c’est pas une vidéo d’action mais ouvrez quand même vos yeux et votre esprit !

Enjoy and surf