STYLISH LONGBOARDERS

2004-09WestSurf14.jpg
Pour moi le Longboard a toujours été synonyme de glisse, de vagues longues, pas bien grosses mais pas forcément molles et de bottom à rallonges, de switch ,de bodyvarial, de dropknee turn et avant tout  de hang ten et de hang five. Le longboard moderne de compétition ne m’inspire vraiment rien du tout même si de très bons surfeurs le pratique et en tire un maximum de profit et de plaisir ce que je peux comprendre et respecte tout à fait.

Drôle de hasard, dans l’actu de ces derniers jours, on peut noter l’organisation du Joël Tudor Duct Tape Invitational  sur la plage de la Côte des Basques à Biarritz. Le Duct Tape est un format de compétition original qui impose de surfer une grande planche avec du volume en single fin et sans leash comme dans les sixties. Ce contest valorise essentiellement le surf old school. Si ce type de « démo » existe sous l’impulsion d’un rider authentique, c’est sans doute parce que le Longboard moderne proposé aujourd’hui sur le circuit fédéral ou ASP ne déchaîne pas les passions. Peut-être un retour aux sources?

Depuis bientôt 20 ans je côtoie sur les spots de Guidel-Plages le stylé longboardeur Gwenn Cristien qui incarne pour moi parfaitement le rétro surfeur puriste aux milles et une planches de salon. Une collection presque rare imbibée de surf culture et d’histoire. Une certaine idée de la glisse en ressort à l’état pur et originel en toute symbiose avec la vague et l’environnement naturel loin des piscines à vague. De cette glisse et de cette harmonie se dégage un silence précieux, comme une douce méditation pacifique. Et dans l’eau Gwenn passe des heures à jouer  avec l’apesanteur sur le nose dans un surf qui illumine les plus petites vagues « dead glass ». La Falaise (à Guidel Beach in the Breizh California entre Loriengeles et Quimpersisco !) est un spot souvent adapté à ce genre de troncs… Dans l’eau, pas un mot de travers mais une correction et un respect des autres surfeurs qui ne l’empêche pas de se gaver de vagues sans que les shortboardeurs en souffrent pour autant. Bien des gars en Longboard feraient bien de s’en inspirer? Une bombe puis trois petites intermédiaires puis enfin deux sets plus tard une autre bombe?

Gwenn Cristien est donc de cette famille de longboardeurs soul surfeurs cultivés et discrets, qu’on apprécierait parfois entendre plus tant sa légitimité historique dans le Longboard local est inébranlable.

2004-09WestSurf16.jpg

Tout cela ne l’empêche pas d’avoir pratiqué et de pratiquer encore parfois en compétition mais l’orientation moderne prise par le longboard ne l’inspire pas vraiment. Trop de place laissée au « surf radical sur le tail ». Si Gwenn ne s’est jamais investi bénévolement ou professionnellement pour transmettre son savoir auprès des plus jeunes, il n’en reste pas moins un des plus anciens et fidèles licenciés de la West Surf Association. Toujours dans cette approche conviviale et culturelle, il n’hésite pas à porter régulièrement les couleurs de son Surf Club de toujours créé à Larmor-Plage en 1986 dans l’idée que la préservation culturelle de notre activité et de son mode de vie passe aussi par l’esprit dans l’eau véhiculé aux jeunes générations et à la vie sur le parking !

2004-09WestSurf17.jpg

Cette pratique du surf est donc essentiellement orientée sur les notions de style et de grâce sans fioritures, ni man?uvres très radicales. Juste une planche rétro en single pour des noses interminables et des drops knee cut back d’école tout en appuis mais également en légèreté. Et à l’occasion il se met une sess en mini simmons.

J’ai rencontré dernièrement au pays basque le shapeur Californien de Gato Heroi. Il s’inscrit dans cette même lignée. Pour lui le surf de compétition est même une véritable mascarade organisée où l’obsession de radicalité en devient de ridicules singeries. Il préfère se nourrir de cassettes VHS des 60’s 70’s et shaper des troncs avec très peu de rockers ,des rails pleins et sans plug de leash. De vrais ?uvres d’art qui cultivent style, lenteur et grâce de la gestuelle. Pour ce shapeur illuminé, le surf se résume à une glisse épuré où chaque surfeur s’exprime au travers de son univers  singulier sans tenter de répéter les gestes de qui que ce soit. Le moins de mouvements parasites, une utilisation adéquate des appuis et de l’inertie de la planche, un point c’est tout.

Sans prendre parti, bien au contraire, on peut penser que comme dans la vie la diversité est une richesse dont on ne peut se passer.

Personnellement, je suis parfois obtu dans ma pratique quasi exclusive (bien que de moins en moins) du shortboard truster classique mais je trouve qu’il est important d’être capable de s’adapter à toutes sortes d’engins pour nos savoirs techniques comme pour la transmission de notre culture. Plus adepte de rétro fish que de longboard, il m’arrive tout de même de temps en temps de surfer quelques vagues down the line sur un 9’4 ?’.

Ça n’est jamais que mon point de vue de passionné un peu tranché mais j’ai créé ce blog aussi pour vous faire partager toute ma vision du surf et de la glisse en général. Et d’une autre manière c’est une forme de dédicace pour un rider emblématique de la côte lorientaise dont le calme et la sérénité sur les spots ne font pas de mal, bien au contraire !

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

six + fourteen =