KRISTEN SWITCH SESSIONS 2015 !

Une petite compil Surf et Skate des sessions de Kristen en 2015. Une bonne demi année à se perfectionner en regular en Surf comme en Skate puis un nouveau questionnement sur son stance à la Toussaint lors d’un séjour de vacances à Biarrtiz. Tout petit, je le pensais goofy puis contrarié dans ses appuis pour tourner et faire des kick turns, je l’ai incité à se remettre en regular vers 4 ans pour ses “vrais débuts”. De plus, sa difficulté à pousser sur le plat en regular et cette tendance à pousser et rouler en goofy sur le flat commençait à le déranger. Alors à l’occasion de ces vacances sympa où on pouvait rider presque tous les jours, on a tout repris en goofy avec une adaptation rapide de Kristen. c’était réglé en une semaine ! Si ça paraît être son stance sans doute naturel en Skate, en Surf ses rares essais (pas souvent top en Bretagne le temps pour les minis groms…!) en Goofy n’ont pas été si évidents et un peu frustrant par moment même si il sait maintenant à peu près faire son take-off dans les deux sens. On verra cet été de quel côté revient le feeling ! L’engagement et la technique viennent surtout en pratiquant régulièrement mais ici en Bretagne ça fait 3 mois que l’eau est trop froide pour surfer et 3 mois qu’on n’a pas vu le soleil, qu’il pleut presque tous les jours et qu’il donc est difficile de skater dehors sur le park local… On aura peut-être un bel été pour se consoler !

CECI N’EST PAS UN SCOOP : VOS DERIVES AFINNENT VOS TRAJECTOIRES

 

Non je ne vais pas vous pondre un article sur la perte de l’humanité ou même sur l’étiolement de l’esprit surf en mode vieux con tel que je l’ai connu à mes débuts lorsque quelques bandes de jeunes se prêtaient à ce loisir underground, marginal et parfois mal vu hahaha ! Non, pour cela vous repasserez plus tard lire un de mes articles autrement plus dense et en pleine maturation depuis de nombreux mois à force d’observations et de constats: «De la performance sportive à la préservation de l’esprit Surf». De la bonne sociologie de comptoir si vous voulez mais avec quelques arguments à vous revendre!1980474_664580676938073_18308363_o

V2FAM1, un de mes modèles préférés, ici au bottom turn. De la vitesse, de l’accroche et de la relance en sortie de virage, voilà ce dont nous sommes en droit d’attendre de nos dérives !

Bref, je vais vous parler aujourd’hui d’un sujet technique qui me passionne depuis fort longtemps et qui mérite de s’y arrêter un peu de temps en temps au fil des avancées technologiques et techniques, de la mode aussi … J’ai nommé les dérives ou fins comme vous voudrez. Dès mes débuts, je me suis demandé ce que cela pouvait bien influer sur la réactivité d’une planche, sa maniabilité, son contrôle et sa vitesse. Tellement de facteurs la caractérise : sa profondeur (height), sa courbure (rake), sa surface (area), la largeur de sa base (base), les matériaux qui la composent (carbon, honeycomb, fiberglass,…) et leurs mises en œuvre, leurs poids, le foil (dérive flat ou incurvée),…

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Suite du move en V2FAM1. Et bien sûr comme vous n’êtes pas exigeants, vous voulez de la précision et du contrôle également ! Pour résumé, vous attendez que les dérives extrapolent les bonnes sensations que vous percevez de votre planche. Feel it !

Nombre de surfeurs pensent que pinailler sur les dérives c’est bon pour les pros et qu’eux ne seront pas capables de sentir la différence entre deux jeux d’ailerons. A tort, et d’autant plus aujourd’hui avec l’apparition par exemple des foils ou de nouvelles mises en œuvre des matériaux. Impossible de ne pas sentir la différence entre une Future Techflex et une Future Blackstix par exemple !

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Aujourd’hui, la gamme Future n’a jamais été aussi aboutie et les axes de développement choisis par la marque californienne me semblent très bons. Elle propose désormais une classification (ranking) pédagogique précise de toute sa gamme afin d’orienter au mieux votre choix en fonction de vos besoins. Tout est dit ci-dessous, in English please !

Trouve ton RIDE NUMBER avec l’équation suivante : FEEL=FLEX+RAKE+FOIL

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L’idéal serait de vous trouver 2 jeux qui vous conviennent dans deux registres différents en fonction des vagues et de vos planches, ou pour les moins exigeants un jeu le plus polyvalent possible. Allez je sais que pour certains d’entre vous je chipote, “une dérive c’est une dérive”. Essayez quand même vous verrez !

Plus d’infos sur http://www.futuresfins.com

Future fins maîtrise son outil de production et possède une cellule recherche et développement à la différence de nombre de fabricants dont le développement est davantage axé sur le marketing. En effet, des dizaines de labels de dérives amovibles ont fleuris ces dernières années à travers le monde pour votre plus grand bonheur. La diversité d’imprimés proposés sur le marché donne un certain look à votre planche en fonction de vos goûts plus ou moins hipster, trasher, pro surfeur, j’en passe et des meilleurs… Observez par exemple la marque Captain Fin qui propose une jolie collection arty. Un peu comme les plateaux de skate ou board de snow, il vous faudra mettre le prix pour le coût de cœur.

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Ils ont l’air bien cool tranquille chez Captain Fin !

Et à ne pas confondre avec les caractéristiques purement techniques des dérives comme expliqué plus haut dans mon petit laïus. La signature propose toujours à minima le développement du Template avec le pro rider, malgré le versement de royalties qui impacte là aussi le prix du jeu d’ailerons.

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Ça va vous coûter cher mais ça vaudra peut-être le coup le dernier feeling feedback de Jordy sur son dernier trip testing …!

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Y’a les pro modèles de boards, et puis de dérives aussi, à vous d’en juger, dès fois que vous seriez le clone d’Andrew Doheny, celle ci pourrait vous convenir !

Et blague à part, c’est vrai que de voir Laird en lévitation sur son Foil amène bien des questions sur cet « accessoire », que dire, ce déterminant commun variable à l’infini sur toute planche “moderne”. Hé oui, vous avez encore la possibilité si cela vous chante de surfer un alaïa ! Pour se faire, checkez les belles boards traditionnelles en bois de Pierre Le Berre sur http://www.tao-surf.com

SWEET SPOT TAKE OFF / TECHNIC PART 2

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Départ tranquille très tôt et bien positionné sur la planche, le regard sur le bottom qui va suivre

Ça serait tellement simple de se lever en un point défini sur un tapis roulant ! Et bien dans certaines configurations de vagues c’est parfois possible ! Rien de tel qu’un take off au sweet spot, cet endroit de la vague qui vous propulse à lui tout seul pour peu que vous ayez eu un bon placement et un bon mouvement. Le sweet spot take off c’est l’entrée en vague du surfeur partisan du moindre effort, sans débauche d’énergie, la vague déroule sous votre corps qui se redresse sans la moindre force. C’est la recherche de l’efficience soit de l’efficacité à moindre coût énergétique. Certains aiment à ce propos le départ “en bouchon” où le rebond de l’arrière de la planche dans l’eau vers l’avant dans la vague ne demande qu’un ou deux coups de rame.

Pour revenir sur la technique du take-off vous savez sans doute qu’il existe une multitude de trajectoires possible dans l’entrée en vague, dans cette descente du premier « mur » de la vague. Et le take-off doit s’améliorer tout au long de la vie du surfeur. C’est ce qui conditionne toute la suite de la partition que vous allez jouer sur la vague. On le voit chez de très nombreux débutants (je termine tout juste la saison et on a passé l’été à gommer toute sorte de défaut dans le placement et le redressement ! ) mais aussi chez des surfeurs d’un niveau débrouillé voir même de perfectionnement intermédiaire. Un mauvais take-off est un handicap certain pour exploiter au mieux tout type de vagues. Le placement dans le curl de la vague au point de déferlement, une rame efficace, un bon positionnement du corps sur la planche puis des mains à plat sous les épaules pour un redressement instantané, rien n’est à négliger si l’on veut jouir au maximum de la vague qui s’offre à nous. Vos petites mimines vont en effet repousser la planche pour la faire « basculer » dans la pente. Il est donc impératif de ne pas tenir les rails au moment du take-off. Ensuite, la qualité et le placement des appuis après un redressement félin (les jambes basculent sous le ventre avec simultanément une rotation du bassin, le pied arrière se positionne sur le tableau arrière et le pied avant au milieu de la planche où se situait la poitrine en position allongée), regard en vision centrale (un coup d’?il sur le nose de votre planche pour ne pas planter et sur le bottom de la vague) et en vision périphérique (la section qui va suivre).

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Un bon late  “air drop” aux kaos les yeux rivés sur le nose pour ne pas planter et près à encaisser l’impact avec les cuisses pour ne pas se manger la dalle !

Ce n’est donc pas quelques jours après avoir appris les rudiments du take-off que vous allez pouvoir vous jeter dans un pipeline béant ! En effet, tous les thèmes techniques évoqués ci-dessus sont à améliorer année après année, ce qui vous permettra de faire des départs de plus en plus critiques sur des vagues de plus en plus techniques (creuses et rapides) et dangereuses (fond rocheux, récifs coraliens à fleur d’eau) mais aussi de générer dès l’entrée en vague (take-off+premiers appuis) davantage de vitesse dans des déferlentes lentes et molles.

Votre take-off vous allez « le fluidifiez, l’électrisez, le styliser » et le faire varier en fonction des possibilités offertes par la vague. Gommer les gestes parasites, développer votre rame autant par la coordination et le timing que par la force. Bon courage and have fun !

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Du late take off canarien à fleur d’oursins, ouf c’est passé !

TECHNIC PART 1/ Roll Back

Le roller est un peu le terme générique qui englobe toute forme de virage en haut de vague dans le creux (top turn). Comme en skateboard, selon les époques les noms de figure prennent diverses déclinaisons. Dernièrement, le « blow the tail » a fait son apparition. C'est « simplement » le fait de sortir les dérives en haut de vague par un allègement et un transfert d'appui conséquent plutôt q'un appui prononcé du pied arrière sur la lèvre. Jusqu'à même dans certains cas faire passer l'arrière à l'avant en 180°, puis reprendre appui sur la face de la vague avant de se remettre dans le bon sens? Dane et Jordy sont de fins spécialistes de ces man?uvres « modernes » ! On peut ainsi différencier différents types de rollers : snapés, carvés, off the lip, speed roll, blow the tail, under the lip?

Mais bien avant de vous lancer dans des blow the tail il vous faudra maîtriser un simple roller  plus ou moins dans le creux de la vague.

Principe général d'action : Ca fonctionne toujours selon le même schéma pour éxécuter des moves. Toutes les man?uvres débute par une trajectoire qui résulte de l'anticipation du regard puis de l'orientation du buste et de la ligne des épaules. Cette action du haut corps engendre ainsi une réaction de la planche que le surfeur va pouvoir gérer à l'aide de ses appuis. Comme avec n'importe quelle autre machine (vélo, ?), c'est un principe physiologique et bio mécanique, on se dirige toujours vers « le point » que l'on regarde?

 

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Séquence Off the lip backside de Florian Talouarn en action sur son homebreak de La Torche

Photo 1

Florian est campé sur ses talons, les jambes fléchies et le rail backside comprimé dans l'eau. Les bras sont équilibrateurs et la main avant de Florian caresse la surface de l'eau. Son bras est un point de pivot permettant également une prise de repères sensoriels. En enroulant son bottom, sa planche va donc tourner autour de ce point (le bras avant). Le regard est orienté vers le top de la vague afin de fixer le point où il compte frapper, smasher ou découper la lèvre selon l'action souhaitée et le potentiel de la vague.

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Photo 2 et 3

On peut observer l'allègement de Florian combiné à l'action de la poussée d'Archimède. Plus on enfonce le rail dans l'eau au bottom, plus il rebondit (élément de la photo 1). Cette action va permettre d'atteindre le plus vite possible le point le plus au haut et tant qu'à faire dans la partie la plus critique de la vague.

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Photo 4

Florian est “off the lip? la planche posée à 11 heures. Il a les yeux rivés sur le bottom suivant afin de choisir par anticipation la trajectoire la plus adaptée en fonction des possibilités offertes par la vague. Son buste est en torsion maximale. La ligne des épaules est ainsi orientée vers le bas de la vague . On est dans une dissociation membres inférieurs ? tronc qui doit avoir son effet sur les photos suivantes.

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Photo 5 et 6

Florian est en phase de transfert d'appuis de sa jambe arrière vers sa jambe avant pour attaquer la descente dans le curl. Il passe simultanément en appui sur ses orteils afin de planter son rail front dans le mur.

Ses jambes sont en flexion maximale et son corps regroupé est engagé dans le creux pour gagner le plus de vitesse dans la descente tout en conservant l'équilibre. La main avant semble d'ailleurs posée sur sa planche afin d'accentuer son action et son buste touche presque son genoux avant. Tout cela pour aller le plus vite possible vers le bas de la vague.

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Photo 7

La gerbe visible est la résultante simultanée de la vitesse du surfeur à l'impact de la lèvre, de sa puissance physique exprimée dans l'action et de son efficacité (rapidité, précision) dans  l'utilisation des axes mécaniques de la planche. Qualité du rail to rail : appuis talons puis orteils et vice versa. Qualité du transfert d'appuis : du pied arrière vers le pied avant dans la partie haute de la vague.

 

On recherchera la perfection au travers de la notion d'efficience (efficacité à moindre coût physique). Par exemple, un surfeur de la trempe de Rob Machado, pourtant pas bien épais, est suffisamment précis et incisif pour envoyer de grosses gerbes sans se fatiguer? Pas besoin d?avoir des cuisses de sprinter pour envoyer la sauce ? !

 

Merci à Laurent de TrimLine Web Magazine pour les photos. Retrouvez cet article et bien d’autres sujets sur son site : http://www.trimline-mag.com