ET SI JE M’EMBARQUAIS POUR LE CONTEST AVEC UNE BOARD HYBRIDE …?!

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En attente de livraison et n’ayant plus de shortboards classiques au moment du contest, plutôt que de déclarer forfait sans défendre mon titre départemental, je me suis résolu à participer avec mon Hypto Krypto, chose que je ne m’étais jamais autorisé auparavant !

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Les conditions s’y prêtaient particulièrement. Petites vagues clean, du Surf fun et agréable avec une planche hybride qui flotte bien pour accélérer et tourner sans problème avec son petit cul haha ! (ne vous offusquez pas je voulais juste dire un round pin tail !)

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Bien lancée, la board permet de flotter sur les sections à bonne vitesse.

Après avoir gagné mes premières séries et une piqûre de vive plus tard (j’ai bien douillé …) je me suis finalement incliner en finale (sans vraiment trouver de longues vagues pour me défendre). J’ai en effet pris la troisième place derrière Théo Julitte, nouveau Champion du Morbihan mais également Champion de Bretagne Open 2016 et Max Ricouart, notre valeureux jeune guerrier guidélois au surf puissant, vice-Champion du Morbihan donc et titré Champion de Bretagne juniors 2016 devant… Théo 15 jours auparavant. Bravo les jeunes !!!

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En arrivant de loin derrière la section et en appuyant un peu sur l’accélérateur, pas de problème pour “floater”, repasser devant et anticiper la suite de la vague. Une board incontournable pour nos petites vagues guidéloises. Vous apprécierez dans la même genre la “69ers” d’Axel Lorentz chez Pukas et désormais la “69ers Pro” (que j’ai bien hâte d’essayer !!!), modèle affiné par rapport à la précédente version.

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Seul bémol au regard des photos, malgré un surf incisif et des manœuvres placées, la Krypto ne permet pas de développer autant de puissance et d’envoyer autant de gerbe qu’une board classique

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Merci à Yves N’Diaye pour les photos !

 

 

I’M SAD BECAUSE THE WINTER IS BEHIND US ?!

  kao 4Copyright : Anthony D. C’est pas parfait off mais la crinière de cette belle droite me laissera un bon souvenir jusqu’à la probable session de Novembre prochain !

L’hiver est derrière nous mais heureusement il reviendra !!! Chaque année c’est la même rengaine à tel point que j’ai sans doute déjà dû vous l’écrire ! La belle saison arrive c’est chouette il fait beau on surfe en maillot (enfin pas ici !) mais les grosses houles se font de plus en plus rare… Alors on vit sur nos souvenirs des meilleures sessions de l’hiver pour patienter quelques temps. Mon spot favori des Koalins a comme d’habitude marché assez rarement et avec cet hiver humide et peu lumineux on s’est retrouvé souvent sur les replis. Ce fût sans aucun doute l’hiver le plus constant depuis bien longtemps sur le spot de Toulhars. Par contre les longue houles offshore se sont comptées sur les doigts d’une main. Décidément les hivers se suivent et ne se ressemblent pas !

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Photo : Anthony D. Ras le bol du 3 pieds onshore ! Que c’est bon de sentir un peu de descente sous la planche !

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Crédit photo : Benoît Merle. Cet hiver, après avoir été parfois blasé pendant deux semaines, la moindre pocket me faisait revivre ma passion de gamin du premier jour ! Mais mieux valait être sur le qui vive !

Malgré leur rareté, les quelques sessions sur le caillou me laisseront un bon souvenir. D’abord parce qu’à chaque fois nous étions peu nombreux ce qui est rare pour le spot et avec une ambiance très relax. Les prévisions changeantes et difficiles à déchiffrer en sont pour partie la raison. Les voyages au chaud d’un certain nombres de surfeurs bretons et bien sûr les plannings scolaires et de travail pour les autres expliquent également cela. Normalement quand ça fonctionne, c’est tous les jours dimanche ! Et puis il faut admettre que si les sessions furent intenses comme à l’accoutumée le plan d’eau fut rarement clean, offshore ou glassy à part entre certaines légères bascules de vent.

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Plan d’eau défoncé au large mais qu’importe la vague est bien là !

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Les plus petits jours y’a quand même parfois de quoi jouer à cache cache !

Parce ce qui est rare vous est si cher, ces sessions vous permettent d’y être un peu … sur de vraies vagues ! En combinaison et bien couvert cela va de soi. Après avoir bavé pendant des jours devant les images des 4 coins du monde “on fire” en stéréo de Pipeline aux Mentawaiis en passant par l’Australie j’en passe et des meilleures, une session suffit à vous faire oublier votre condition difficile de surfeur de Bretagne Sud pendant quelques temps, soit au moins 15 jours ! Après, il faut à nouveau prendre son mal en patience les yeux rivés sur les cartes de houle jusqu’au prochain bon coup.

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Séquence : Benoît Merle/ http://www.benoitmerle.com Elles étaient rares et pas forcément parfaites mais miam qu’elles étaient bonnes !

L’hiver est donc derrière nous et j’y pense bien fort chaque année au mois de Mars avec le même timing et avec une certaine pointe de nostalgie. Comble du paradoxe, alors que les longues journées d’été nous permettent de vivre  tranquille dehors à la cool on est capable de “regretter” pour quelques vagues, l’hiver breton si long et parfois si triste ! Mais de toute façon comme disait si souvent mon pote Wallax (“le lendemain de soirée le plus souvent…”) “On ne peut pas revenir en arrière !”

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L’hiver fût très humide mais tellement doux qu’on a parfois fait tomber la cagoule ! D’habitude je mets les gants pendant un mois courant janvier février et là même ma femme un peu frileuse ne les a pas mis une fois, exceptionnel !

LES JOLIS PETITS BARRELS DORES DES GRANDES MAREES !

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Y’a des jours où on ne fait pas de la route pour rien ! Heu, je dirais même plus que je n’ai plus le temps de faire de la route pour rien !

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Un peak parfait et une bonne ambiance de promenade à la côte sauvage !

Comme un remake de la fin mars il y a trois ans à la veille de la naissance de ma fille, où je m’étais gavé chez nos voisins trois jours durant, les belles sessions se sont enchaînées cette année à l’ouverture du printemps sur la côte sauvage de Quiberon. Quand les bancs de sable sont placés les vagues peuvent être vraiment magiques sur le « caillou » (la presqu’île) comme disent les locaux. Malgré un planning un peu encombré j’ai tout de même pu m’y rendre par deux fois les temps derniers et la deuxième était la bonne ! Par grandes marées et beau temps, j’aime me rendre là-bas car le décor en devient féérique. Et puis c’est une bonne option car cela peut-être nickel même au plein bas voir surtout au plein bas, ce qui n’est pas le cas partout ailleurs, avant que cela ne remonte à la vitesse d’un cheval au galop !

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C’est sableux, c’est sablonneux, c’est mousseux et y’a du goût mieux que dans un parc d’attraction ! Je me jette dans la section à l’inside dès fois que… C’est sec devant la vague on est sur la plage, un vrai shorebreak de marée basse !

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Cette séquence m’amuse parce qu’elle est caractéristique de l’enthousiasme que l’on peut avoir parfois quand on est bien positif à fouiner des insides en remontant au large pour ne pas poser les casiers trop longtemps. D’autant que les séries se faisaient parfois attendre …

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Ça ne passera pas sur cette joueuse mais dans le lot j’ai pu enfiler quelques perles comme on dit !

La lumière dans les vagues, sur les falaises et sur ces grandes étendues de sable doré est incroyable. La couleur de l’eau translucide au possible laisse apparaître de jolis tubes cristallins. Si ce n’était pas la session casse-pipe d’anthologie, il y eu de bien belles bombes à passer et à prendre ! Une légère frustration liée à l’irrégularité des vagues vous tient en haleine et vous permet de patienter en profitant du paysage pour rester 3 heures dans l’eau sans finalement voir le temps passer. En effet, vous n’êtes pas sur un reef et le placement n’est donc pas d’une précision mécanique. A vous de patienter, d’attendre la suivante, de choisir, de descendre, de monter, de bouger 100 mètres à droite, 100 mètres à gauche. Mais ajoutez à cela une qualité de vague proche de la perfection (si le banc est bien placé… !) et vous ressortez tout détendu d’un grand moment de bonheur en pleine nature ! Merci le Caillou et dédicace aux locaux que l’on ne croise pas souvent chez nous (Hé oui ils ont déjà de quoi faire !) et à Gas Larsonneur, Hugo Le Frapper, les frères Weppe, Titouan Boyer et le copain des Kaolins Mathieu Léa, tous relax à max sur la session !

Crédit photos aqua : Guillaume Coché ; Line-up : Benoît Merle

ME RESTE-T-IL DES BRAS ?

IMG_1539Me reste-t-il des bras pour aller au combat ?! La journée de la veille à Toulhars a déjà laissé quelques traces…

Avec pas moins de 12h de surf en 2 jours et loin des records inutiles du Guinness Book, me reste-t-il des bras ?! Franchement non, je suis carbonisé par toutes ces vagues prises à la force des bras mais surtout par cette immense distance parcourue à la rame pour aller les chercher un nombre incalculable de fois. Désolé je ne suis pas à la page et je n’ai pas encore de GPS au poignet pour témoigner ici plus précisément !

« Encore une ? Ouais j’en reprendrai bien une… », « Celle-là est pas top, allez encore une… », « Bon faut peut-être que j’y aille mais c’est quand même pas mal… », « Bah je suis en vacances après tout et pas pressé… », « On aura peut-être du flat ou du surf moisi après et ce qui est pris n’est plus à prendre, profitons-en ! », « Des collègues se mettent à l’eau, je vais en prendre quelques-unes avec eux histoire de… », « Le vent se calme ça va peut-être se caler encore mieux ! », « Il fait nuit je ne vois plus rien, j’aurais peut-être dû sortir sur la précédente…! » Personnellement, j’ai toujours de bonnes raisons de rallonger une session.

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Line-up mouvant, plan d’eau agité et une grosse sanction pour le seul surfeur à l’eau ramené sans leash sur le sable devant mes yeux à mon arrivée, il va donc falloir ramer ! On se tiendra ensuite compagnie pendant deux heures à bavarder entre les sets. Bien engagé et pour son baptême sur le spot, il attrapa quelques vagues pour lesquelles il passera payer à la caisse deux autres bonne fois …!

La semaine passée nous a envoyé un enchaînement de bons créneaux, d’abord sur les spots de replis puis sur les spots de la côtière avec un point d’orgue vendredi. Ça bombardait bien toute la journée mais avec la cagoule, rien à faire, je pouvais rester toute la journée dans le bouillon. Il me manquait juste un moteur pour remplacer les bras au bout de quelques heures et de quelques jours ! C’est dingue de repenser qu’il y a 10 ans ou plus, on se les caillait vite après avoir passé parfois moins de deux heures dans l’eau et qu’aujourd’hui le matos soit tellement incroyable qu’on peut camper toute la journée en totale immersion ! Cela permet d’enchaîner des sessions marathon auxquelles seule la nuit peut donné fin, le top ! Mais malgré tout, avec le néoprène sur le dos, dans une eau fraîche, du jus et quelques séries de canards musclés à certains moments, la déperdition énergétique est bien différente d’une session bain de soleil light offshore dans une eau à 25°C. Les minutes et les heures passent et il faut améliorer son choix de vague progressivement pour ne pas griller toutes ses cartouches trop vite…

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Il va y avoir du sport pour remonter au pic, je transpire dans ma combi hooded !

C’était quand même physique à La Falaise pour ma dernière session de ces deux jours vraiment sympathiques. Après une mise à l’eau de la pointe, je me mettais des séries de canards les bras tout chauds et je me voyais faire du sur place voir une petite rame à reculons jusqu’à ce qu’un calme de courant me laisse passer ! Une fois derrière, un régal en solo avec de bons murs illuminés par le soleil et cette vue unique sur le Finistère dont on ne se lassera jamais.

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Offshore et un peu de soleil en plein hiver, qui plus est avec une bonne cagoule,  ça va être difficile de rentrer à la maison ! 152ème vague de la semaine, les bras m’en tombent … !

Surfeur toujours assoiffé, je suis désormais sans soif pour quelques jours, repu et à la limite du « dégoût », en plein contre choc dans l’attente de retrouver mes bras disparus pour le prochain swell. D’ailleurs, je vais peut-être faire une pause, au moins le temps d’une journée et je me remettrais peut-être une dose en suivant si Dame Nature le permet.

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Allez vl’a le taxi je sors … Hermann, dis à tes copines qu’on les attend de pied ferme ! (du nom de la dépression de la semaine dernière)

Merci à nos deux passionnés Juju de Foteau et Fab de Surf et Boogie pour les photos !

UN WEEK-END AU SOLEIL ET UN TITRE DE VICE-CHAMPION DE FRANCE MASTERS !

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De bonnes petites vagues avec de bons insides à sec pour la demi avant une finale qui aurait pu se jouer en Skimboard …!

On prend les mêmes et on recommence pour un week-end de sudistes à Seignosse avec les potes du Club, Mich, Erwan, Phil, Dom Giry.  Mat Waeles, surfeur de la vieille garde brestoise, grimpe également dans le camion et on prend sur la route notre copain quiberonnais d’Agadir Mick Thami pour notre plus grand plaisir ! On retrouve sur place la Jonkette “en mode love love” et Greg Salaün venu taquiner le spot deux jours plus tôt ainsi que Pierrot de la Torche. Comme trop souvent les Bretons sont les derniers à découvrir le spot la veille de la compétition entre 20 heures et 22 heures dans un 80 cm pas trop mal au sunset. Puis comme d’hab on s’attable au Penon avec deux trois pichets de bières et comme sur la route les blagounettes fuses… ! Dodo au camping vers 1h30, réveil 7heures au garde à vous ! S’ensuit une journée sympathique et ensoleillée ponctuée de heats et de freesurf pour tout le crew. Notre chef d’escadron Dom “Papa Schulz” Giry, Champion de Bretagne 1988, ramènera dans la catégorie Kahaunas (45-50 ans) une honorable 5ème place après un sérieux début de compétition contre J-L Poupinel et consorts. Pour être au top de sa forme, lui a eu le temps de rendre visite avec son fils Alex au légendaire Christophe Le Roux pendant quelques jours afin d’écumer les spots girondins du Cap Ferret jusqu’à Soulac à grand coup de 6 heures de surf par jour. Ce n’est pas le cas des autres collègues de l’équipe et notamment de Phil Le Léannec passé à côté de sa série et qui aurait préféré jouer la compet le lundi après deux jours de surf tant les dernières semaines en Bretagne Sud n’ont pas permis de s’entraîner beaucoup…! Perso j’ai eu la chance de passer huit jours d’un super trip avec nos jeunes près de Porto, de quoi arriver avec un peu de Surf au compteur !

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A l’abri du soleil en pleine face pour un petit instant de concentration !

La Jonkette atomise sa demi-finale chez les “masters juniors” (seniors mens 28-35 ans) mais tombera sur de sérieux clients dans sa finale avec un Romain Lhaulé électrique qui l’emporte.

Pour ma part, après une bonne compet et surtout une bonne demi dans des vagues funny, la finale Masters ne restera pas dans les annales tant les vagues ont manqué à plein haut avec ce fort coefficient. Mais c’est avec grand plaisir que je ramène un titre de Vice-Champion de France Masters (35-40ans) à la maison pour ma première année dans cette catégorie ! Petit clin d’oeil à Greg (Salaün) déçu d’être 4ème car il ne souhaitait pas se loger à la même place que l’année dernière à Bidart. Rendez-vous l’année prochaine !

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Podium Masters : Greg Salaün, Anthony Guibert, myself et Romain Farthouat

Suivra la remise des prix et la soirée Chez Monette gentiment arrosée avec notamment un Gilles Darqué au top de sa forme !

Seul nous à manqué l’humour de notre Basque préféré Steph Ibarboure qui n’a pas pu être des nôtres et à qui je dédicace cette deuxième place. Pour le reste comme dis toujours Papa Schulz “ce qui est en mission reste en mission !” A vous les studios.

VERS UNE DEMOCRATISATION DES SECRETS SPOTS

Surfing in Brittany, FrancePeut-être là-bas ? C’est peut-être trop haut ou peut-être trop bas, peut-être trop sud ou peut-être trop nord… En mode découverte on n’est jamais sûr de scorer. Attendons tout à l’heure… Photo : Kristen Pelou / www.kristenpelou.com

C’est l’hiver, les dépressions s’enchaînent et les sessions sur les « secrets spots aussi » ! Enfin pour ce qu’il reste de secret… C’est à la vue sur le réseau social Facebook d’une vidéo amateur d’une vague bien gardée par une poignée de surfeurs de la presqu’île de Crozon il y a 15 ans et très peu connue que l’idée de cet article m’est venue. Le partage d’infos sur les secrets devrait être encore aujourd’hui mérité et j’ai bien mal au cœur pour les quelques locaux de l’époque qui se partageaient le gâteau avec parfois quelques invités discrets. Même des camarades de Surf assez proches ne vous lâchent pas comme ça les conditions de fonctionnement de différents spots.  La confiance se gagne et se mérite notamment sur votre capacité à ne pas trop en dévoiler au reste du monde. Il faut donc chercher et c’est souvent un échange d’infos avec la condition d’une parole tenue. Certains s’échangent même des spots façon collectionneurs et dressent des cartes de Bretagne et d’ailleurs. D’autant plus que la rumeur rapporte que sur certains forums, certains, tout en planquant les infos susceptibles de “livrer” les spots confidentiels se constituent en loosedé une base de données bien fournie. De toute façon, celui qui ne connaît aucun secret à peu de  chance qu’on lui en montre, il lui faudra chercher d’autres lieux, observer et rencontrer au fil du temps d’autres itinérants. On ne prête qu’aux riches en Surf aussi !

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Quand on voit aujourd’hui la foule sur certains spots peu connus il y a encore de cela 10 ans, on comprend bien qu’en changeant de siècle l’information a changé de vitesse de déplacement. On est passé au numérique, à l’internet qui se veut via facebook autant salvateur pour mener certaines actions (comme le dernier nettoyage de plage guidélois par exemple – merci Crousti flex !) que nuisible quant à la confidentialité et à l’entendement d’un esprit préservé sur certaines vagues bretonnes comme normandes, charentaises ou vendéennes je suppose… Parole d’un autre temps me direz-vous ? Peut-être. Sûrement. Je ne sais pas. Pas du tout. Une chose est sûre, l’envie de préserver, de protéger, pas seulement par pur égoïsme mais aussi par la quête d’un état d’esprit et d’une culture préservée, celle du Search comme dirait l’autre.  Il fût une époque où il était parfaitement impensable de partager des photos d’un secret spot sur un forum de partage de notre passion, notamment un que je parcoure depuis des années sans jamais vraiment y participer. Surtout par peur d’y passer trop de temps et de sans doute y raconter trop de conneries.  Autant se préserver un peu ! Les photos étaient parfois voir même bien souvent censurées (et le sont parfois encore) et les reports se limitaient aux « main breaks ».

SECRET SPOTMais revenons à notre définition du secret spot afin de poser les bases d’une réflexion globale sur cette question. Un Secret, c’est un spot que l’on ne trouve pas au bord d’une route mais plutôt desservi par un chemin de ronde, un sentier piéton ou à une certaine distance du bord par la mer sur de petits îlots ou autres  et peu ou pas visible de ladite route avec parfois un gros effort de marche à faire et éventuellement un accès dangereux (descente dans une crevasse de falaise,..). En Bretagne comme parfois ailleurs, secret rime souvent avec repli. En effet, moins les spots marchent souvent, plus ils sont capricieux et plus ils restent secrets longtemps, c’est-à-dire partagés par une petite minorité de surfeurs locaux ou initiés à la recherche de ce type de spots. On entend par là également une certaine qualité de vague. Vous l’aurez compris, pas la peine d’aller nommer secret spot une vague momolle qui déferle vers le large dans un gros backwash avec un vent side-on fort tout pourri…

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C’est bon la marche à pied relax après la découverte et des images plein la tête Photo : Kristen Pelou / www.kristenpelou.com

Alors entre en jeu votre expérience pour vous rendre sur une nouvelle vague précise dans son déferlement et bien gardée par quelques locaux à l’eau. Différentes situation s’offrent à vous :

–          Soit vous venez seul avec un mec du coin et vous rencontrez du monde direct. Si vous êtes relax et pas trop gourmand pas de problème, les mecs sont sympas.

–          Soit vous pointez seul ou à deux et là c’est un peu quitte ou double en fonction de l’humeur de chacun, du monde à l’eau,… Par exemple si c’est le meilleur jour et que d’autres sont en mission en même temps que vous les locaux vous laisseront peut-être les miettes… !

–          Soit les locaux sont au boulot où ils ont trop surfé les jours précédents. Bref, y’a personne, c’est portes ouvertes et vous avez le spot pour vous, le jackpot en quelque sorte !

–          Soit vous venez à trois ou quatre et ça peut vite chauffer avec quelques missiles anti-débarquement !

 Une chose est sûre quel que soit l’endroit où on débarque, une certaine humilité s’impose comme une évidence devant une vague (et ses surfeurs locaux) dont on a parfois entendu parler longtemps avant de la surfer pour la première fois. Ce sont souvent des moments magiques dont on se rappelle toute sa vie. D’autant que certains spots ne s’attrapent pas souvent… Le pic qui marche 2 ou 3 fois dans l’année avec des conditions très spéciales où il faut avoir tous les paramètres réunis pour scorer s’avère être un spot pas top la plupart du temps. Par contre, il peut dans certains cas avoir l’avantage de « marchouiller » lorsque rien d’autre ne fonctionne bien donc pas la peine d’en parler…

Comme tout le monde, avec un peu de temps et de gasoil à dépenser si on m’avait dit où ça se trouvait, j’y aurais très certainement traîné mes dérives … Les dizaines de spots surfés et croisés au prix de l’itinérance stratégique dans une vie de surfeur sont le fruit d’un investissement permanent pour découvrir de nouvelles vagues. (Nouvelles pour soi j’entends, la plupart sont en effet déjà surfées par d’autres) Aujourd’hui de nouveaux outils, de nouvelles manières de penser le Surf et de le pratiquer apparaissent. C’est un fait, à vous de vous en faire votre propre idée. Et avec l’avènement programmé des piscines à vagues, ma réflexion sur cette thématique risque de devenir complètement caduque ! A ce sujet, lisez l’ article très intéressant intitulé “Rage against the machines” sur www.surfeuropemag.com.0803Graciosa640

Juste derrière la colline ou après la première deuxième troisième ou quatrième pointe ? Photo : Kristen Pelou / www.kristenpelou.com

Dans une vie, on a naturellement toujours envie de voir plus loin et d’en savoir un peu plus ; où pas du tout, on peut aussi préférer surfer en bas de chez soi

DAN.B

Le moindre recoin, le moindre bout de caillou sur une photo est un indice exploité pour reconnaître un endroit. Là ça va c’est connu ! Photo : Emeric Kerlo / www.altered-vision.com

Le Surf Itinérant Stratégique : « A postériori et au-delà de la problématique évoquée dans cet ouvrage, il m’est possible d’envisager le Surf itinérant stratégique sous la forme de petits groupes de surfeurs, d’équipes mobiles et variables auxquels correspondent un système micro-social régit par un code de valeurs et de normes. Le retour à la Nature, le plaisir, la performance, l’indépendance comme la liberté sont ici des valeurs partagées. » Dan Billon, Mémoire de Sociologie,  « La pratique atypique du surfeur itinérant stratégique ; le cas brestois », Maîtrise STAPS UBO Brest /  2003)

Avec la contribution dans le texte de Kristen Pelou